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Cadenas d’amour sur le pont des arts à Paris

La conspiration des cœurs – Acte II

Après avoir bu les dernières gorgées de l’espresso et croqué le dernier morceau du biscuit choco, voilà qu’il se dessine au fond de la tasse les contours d’un cœur.
Ça alors, quelle belle surprise, bien qu’ayant la capacité de voir des cœurs partout, il ne m’était jamais arrivé d’en voir à cet endroit. Est-ce un signe, un message, une révélation ?
Les attentes
Il parait que notre cerveau voit des visages partout (dans les nuages, dans un tronc d’arbre ou même sur Mars) cela porte d’ailleurs un nom, la paréidolie. Va savoir pourquoi, moi, je vois des cœurs partout depuis des années. À en voir autant, je me suis souvent demandé s’il y avait certainement une signification quelconque ? Vais-je faire une rencontre romantique ou que sais-je encore ? Avec le recul, force est de constater que rien de concret ne s’est produit… En tout cas, rien de significatif aux yeux de ce qui me semblait être représentatif du significatif ! Pourtant, les cœurs continuent de se manifester…
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Un cœur apparait au fond de la tasse
Le questionnement
Et si le fameux message était tout autre ? À moins que ce soit une histoire d’interprétation, plutôt qu’un décodage à faire ? Le cœur est le symbole de l’amour, certes, mais au fait, qu’est-ce que l’amour ?
La question est d’autant plus légitime qu’elle peut être interprétée de façon aussi différente qu’il y a d’êtres humains sur terre. Dit autrement, s’agit-il d’une vérité absolue ou d’une interprétation bien relative ?
Que dire aussi de la représentation de l’amour dans les films et en particulier à la sauce Hollywood. Dans ces derniers, l’amour se décline du romantique rose bonbon à l’amour obsessionnel et manipulateur à la manière de 50 nuances de gris. Nous aurait-on menti à l’insu de notre plein gré ? Bon, laissons les films au cinéma et revenons à la « vraie vie ».
Mais de quel amour parlons-nous !?
L’amour humain, celui-ci semble presque toujours conditionnel, une sorte de marchandage affectif. Cela ressemble à : « Je t’aime si… » En effet, dans l’amour humain, il y a parfois (souvent ?) la proximité du si. Peut-on parler d’amour dans ces conditions ?
Et pourtant, peut-on remettre en doute l’amour d’un parent pour son enfant, sans parler de l’amitié… Il existe aussi des relations sincères, authentiques qui ne sont nullement associées à une condition. D’ailleurs. Il y a des circonstances dans lesquelles l’on préférerait qu’un drame nous soit arrivé plutôt qu’à ceux que l’on aime.
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Des amoureux sur un banc au parc Lafontaine à Montréal
Ce que ce n’est pas
À défaut de définir adéquatement l’amour, on peut aussi prendre le sujet en identifiant ce qu’il n’est pas. La haine, la guerre, le manque de respect, l’humiliation, sont l’opposé de ce que l’on considère comme étant l’amour. Toutefois, même dans cette approche, il apparaît une dualité sous forme de contraires. La dualité a-t-elle sa place dans l’amour ? Poser la question est d’une certaine façon avoir la réponse ! Et si l’amour intégrait la dualité pour mieux « alchimiser » ce qui divise. Une sorte de neutralité et d’unification du tout… sans jugement. La perspective apparaît alors toute autre…
Dépolarisation et unification
Dans mon expérience de vie, et une fois sorti des attentes, des histoires et des concepts
il m’apparaît plus de latitude pour en parler. Cela est possible dès que nous sommes au-delà de nos étiquettes et rôles sociaux.
Cette latitude apparaît lorsque l’on s’affranchit des images. Il est même difficile à expliquer tant les mots sont réducteurs. Toutefois, je vais me prêter à l’exercice. D’une part, l’amour se vit plus qu’il ne s’explique et surtout, il est l’expression même de la vie. L’amour a la particularité d’être extrêmement doux. Il a la douceur d’une mère et l’énergie du père. En quelque sorte, des parents bienveillants et aimants qui ne portent aucun jugement sur leur enfant. Cela, quoique l’enfant puisse vivre.
Humainement parlant
Il est normal qu’un parent puisse ressentir de la peur s’il y a une menace quelconque. Il ne s’agit pas de jugement de valeurs.  Ressentir, affection, peur, élan de protection font partie de ce qui est vécu par l’humain. Loin de moi, l’idée de rentrer dans la case « pas beau, pas bien ».  L’amour, du point de vue de l’être, dépasse les clivages polarisés et embrasse tout ce qui est. Tout y est aussi inclusif qu’inconditionnel, ce qui implique que TOUT est embrassé, unifié. À commencer par nos ombres et nos lumières, l’Alpha et l’Oméga, le haut et le bas, l’infiniment petit et l’infiniment grand.
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Un cœur tatoué sur une jambe
Aussi paradoxal que cela puisse paraître,
Cet amour à la puissance de l’ouragan et la douceur d’un câlin.  Je le ressens pleinement quand je me laisse porter, bercer par « ça » comme dirait Ginette Forget. Cet amour en question nous ramène à la fusion avec le tout, avec Dieu ? Qui sait d’ailleurs s’il y a une différence. Tout cela est question de point de vue ! Personnellement, l’amour et Dieu sont deux façons différentes d’exprimer la même chose… Si le mot dieu vous cause de l’urticaire, vous pouvez le remplacer par la source, l’infini, la vie, l’intelligence cosmique…
Pis alors, tous ces cœurs ?
Et si tout conspirait à nous aimer, à aimer pour de vrai !?
Avec du recul et cela vaut avec mon regard du moment, je considère le fait d’en voir comme un double message. D’une part, cela me dit que quoi qu’il arrive, quoi que je fasse, je suis aimé (voir l’article en lien avec la chanson) et porté par la vie. D’autre part, il y a une invitation à ce que je puisse m’aimer à partir de mon espace intérieur, sans avoir à faire ou être quoi que se soit. Autrement dit, il n’y a pas à être méritant d’aucune manière. Mais surtout de m’aimer en intégrant aussi mon obscurité, toute mon obscurité. Cette dernière comprend autant les colères, les doutes, les blessures, les situations d’échec, le désamour. La liste est longue. D’une certaine façon, c’est comme si deux courants, mouvements, viennent simultanément de l’extérieur et de l’intérieur pour fusionner et n’être plus qu’un… Unifier le tout en soi. L’œuvre d’une vie !
Acceptation et accueil de soi
Quel serait le synonyme d’aimer, le plus judicieux et le plus adéquat ?  Je ne parle pas ici du synonyme issu du dictionnaire, mais plutôt, celui raisonnant le mieux dans mon existence. S’accepter pleinement, oui, c’est bien cela dont il s’agit. Dans la foulée et en complémentarité, apparaît le verbe accueillir. Plus précisément, il s’agit de s’accueillir. Encore une fois et au risque de me répéter, dans tous nos aspects. À l’instar de bras grands ouverts qui nous font un gros gros câlin.
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Un cœur tagué dans la rue Prince Arthur à Montréal
Piqûres de rappels salutaires
Je remercie toutes ces apparitions de cœurs qui sonnent comme des rappels. En effet, ces rappels sont d’autant plus salutaires que mon ‘’petit bonhomme’’ est assujetti à des découragements, baisse de moral passagers. Une fois que j’allais à d’Eva B, sous l’emprise de la tristesse, j’ai vu ce cœur qui était dessiné sur cette clôture dans la rue Prince Arthur. Depuis il y a eu celui dans la tasse ou encore celui du plateau en bois (regarder cette vidéo pour comprendre). Alors, il apparaîtra peut-être autant de cœur que j’en aurais besoin !
Pour conclure
Au regard d’une vie, aimer en général et s’aimer en particulier m’apparaît comme le plus grand défi de l’existence. Pourtant, cela devrait être aussi naturel que la respiration… Un défi qui n’en est pas un dès que l’on se place dans un espace de non-jugement et d’unité. Encore faut-il se placer dans cet espace. Un vrai défi compte tenu des turbulences de la vie. Quoi qu’il en soit, l’amour donne autant de raison d’être, que de saveur à l’existence. Une sorte d’apprentissage, de redécouverte de ce qui a toujours été, mais qui a été oublié (la faute à la blessure originelle ?) Au final, tous ces cœurs semblent me dire : tu es aimé-e ! Et si je devais me chercher une mission de vie, ce serait bien celle-là : (m’) aimer quoi qu’il arrive !

Voir le premier post sur la conspiration des cœurs
Photo : Saphir Optimiste